Tanguy et Nadège sont amoureux. Après avoir prié chacun de son côté, ils avaient bien eu la confirmation que cela venait de Dieu, qu’ils étaient destinés à être mari et femme. Mais Dieu aime bien faire les choses ; il voulait d’abord prendre le temps de travailler le caractère de chacun avant le mariage : du côté de Tanguy, il voulait le faire gagner en maturité, et le faire rentrer dans son appel. En effet, Nadège savait déjà à quoi Dieu l’appelait. Elle avait une vision plus ou moins claire de ce pourquoi Dieu l’a envoyé sur terre. En revanche, elle avait besoin de grandir dans l’amour patient. C’était un de ses points faibles justement, l’impatience. De ce fait, le diable ne cessait de la tenter en lui suggérant de se marier avec d’autres hommes qui semblaient « déjà prêts » à s’engager sérieusement.
Tanguy n’était pas stable dans sa relation avec Dieu; il commettait donc beaucoup de bavures qui avaient tendance à décrédibiliser aux yeux de Nadège la promesse de Dieu. Elle se demandait souvent si c’était vraiment l’homme qu’elle épouserait comme Dieu lui avait indiqué. Tanguy n’honorait pas vraiment la sainteté de Dieu. Il avait un pied dans le monde et un pied avec Dieu. Aussi organisait-il sa vie selon sa façon de voir les choses, plutôt que selon les instructions du Saint-Esprit, malgré qu’il dît croire en Dieu. Nadège avait beaucoup souffert à cause des écarts de conduite de Tanguy. À chaque fois qu’elle était blessée à cause de lui, le diable ne manquait pas de lui susurrer des mots comme « il faut voir ailleurs », « accepte les avances de tel, il a l’air bien celui-là », « ne vois-tu pas que Tanguy n'est pas fidèle, il ne sait pas tenir ses promesses » ; « il est très immature » ; « il est instable » ; « il vit sa vie comme il veut, sans obéir à Dieu, penses-tu qu’il sera un bon mari ? » ; « il ne pourra pas te protéger », etc.
Il est vrai qu’à ce moment-là, Tanguy correspondait en bonne partie au tableau que Satan présentait à Nadège. Mais Dieu venait toujours fortifier sa fille dans la foi, en l’encourageant à continuer de croire en sa promesse ; il lui rappelait constamment ces paroles :
⮚ 1 corinthiens 13 v. 8 : « l’amour ne meurt jamais » ;
⮚ Habacuc 2 v. 3 : « Car c’est une prophétie dont le temps est déjà fixé ; elle marche vers son terme, et elle ne mentira pas ; si elle tarde, attends-là, car elle s’accomplira, elle s’accomplira certainement. »
Il lui rappelait également ce qu’il lui avait dit au tout début de sa rencontre avec Tanguy : « si tu es fidèle avec l’infidèle, tu seras fidèle avec le Fidèle ». Or justement, Nadège priait beaucoup pour que Dieu la rende fidèle avec Lui jusqu’à la fin de ses jours ici-bas. Tanguy était donc une des réponses à cette prière. Dieu voulait apprendre sa fille à ne pas abandonner une personne inconstante dans ses voies, déloyale, changeante dans ses sentiments notamment en amour ; exactement comme Lui-même le fait avec son Église. En étant fidèle à Tanguy infidèle, Nadège apprenait à rester fidèle à Jésus le Fidèle. Abandonner Tanguy revenait à être infidèle à Jésus, l’auteur de leur promesse de mariage. Vu sous cet angle, l’amour pour Jésus poussait Nadège à persévérer dans la parole de Dieu à laquelle elle s’accrocha croyant qu’il changerait le cœur de Tanguy, et les rendra tous deux prêts le moment venu pour s’unir dans les liens du mariage. L’enjeu n’était donc plus le mariage, mais surtout la relation entre Nadège et Jésus, qu’elle voulait stable, forte et inébranlable. Elle comprit qu’elle était sur les pas de son maître, qui a été fidèle à nous - alors même qu’on l’avait crucifié à la croix - juste parce qu’il voulait rester fidèle au Père, qui lui avait donné cette mission, le salut de l’humanité. Si Jésus s’était découragé en nous abandonnant à notre triste sort, il aurait été infidèle au Père, car le Père nous désirait vraiment. De même, Jésus désirait vraiment Tanguy; alors, il utilisa Nadège pour le ramener sur la voie du salut éternel, car il est écrit :
Matthieu 24 v. 13 : « Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. »
Autrement dit, l’instabilité de Tanguy dans sa relation avec Dieu le mettait en danger, car une personne instable avec Dieu, qui ne croît pas spirituellement, a plus de chances de ne pas persévérer jusqu’à la fin, et de louper le coche comme les vierges folles (Matthieu 25 v. 1-13). Du côté de Nadège, développer l’amour patient l’aidait à développer la persévérance. Tous deux avaient donc besoin d'apprendre d'une manière ou d'une autre la persévérance dans la foi.
Comme les scribes et les pharisiens qui accusaient devant Jésus une femme adultère (Jean 8 v. 1-11), le diable essayait de décourager Nadège en accusant Tanguy. Or elle était là pour Tanguy comme un instrument de réveil dans sa vie personnelle, et surtout dans sa relation avec Dieu. Satan passait son temps à lui présenter les erreurs de son futur mari pour qu’elle abandonne l’intercession pour lui. Nadège s’est justement souvenue de l’épisode de la femme adultère, notamment du piège qui était tendu à Jésus : condamner la femme adultère sachant qu'il était venu sur terre pour son salut , ou alors corroborer son péché en faisant comme si "l'adultère, n'était pas grave". Elle apprit donc à pardonner Tanguy encore et encore, afin de ressembler à son Seigneur[1]. Elle refusa de condamner Tanguy ni de l’abandonner à cause de ses erreurs, tout en refusant également de fermer les yeux sur ses péchés. En effet, il arrivait que l’ennemi la poussât à « banaliser » les péchés de Tanguy, une fois qu’il remarquait qu’elle empruntait la voix du pardon. Il lui proposait d’aller soit à un extrême (condamnation du pécheur) soit à l’autre extrême (tolérer le péché). C’était donc une lutte contre le péché tout simplement, un véritable apprentissage à aimer le pécheur tout en rejetant le péché. Nadège comprit que le Saint-Esprit au travers de l’attente de cette promesse la perfectionnait en tant que disciple de Jésus-Christ, à l’image de qui elle était en train d’être taillée. Elle sut persévérer dans cette épreuve pendant des années, croyant fermement en l’accomplissement de la promesse de Dieu. Cela lui apprit vraiment à quel point Dieu aime le pécheur, à quel point il est fidèle avec l’Homme, même lorsque celui-ci est mauvais, à quel point Dieu dit vrai quand il affirme qu’il ne nous abandonnera jamais, même lorsqu’on s’éloigne de lui.
2 Timothée 2 v. 13 : «si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même. »
Nadège sut au fil du temps placer sa joie non dans le mariage, mais en Jésus seul, dont elle comprenait de mieux en mieux les sentiments vis-à-vis de son Eglise, et de l’Homme en général.
Que cela soit également notre partage 🙂.
PRIÈRE : Seigneur Jésus, aide-moi à ne pas condamner mon mari/femme (mon futur mari/ma future femme) à cause de ses trahisons. Apprends-moi plutôt à persévérer dans ton amour patient. Aide-moi à garder fermement ta promesse dans mon cœur, car tu es fidèle. Le moment venu, elle va s'accomplir. Amen.
[1] Matthieu 18 v. 22 : « Alors Pierre s'approcha de lui, et dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu'à sept fois ? Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois. »
NB: Les prénoms ont été changés par souci d'anonymat.
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