Si vous êtes fan de théâtre ou de cinéma, vous avez sûrement eu à admirer un acteur ou une actrice en raison de sa performance artistique dans le rôle du personnage qu’il/elle a joué. En effet représenter un personnage, mimer, est un véritable don naturel dont Dieu a fait cadeau à la personne qui le possède, afin de faire passer un message, très souvent de façon ludique.
Dans la langue grecque, il existe un mot pour désigner un acteur, la personne qui interprète, qui joue : c’est le mot « hypokrisis » qui a justement donné son sens au terme « hypocrite ». De là, il n’y a qu’un pas pour arriver au sens moderne en français de la « personne qui affecte des sentiments ». C’est pourquoi par ailleurs, parmi les synonymes d’« hypocrite », on trouve « fourbe », « imposteur », « faux ».
Si sur une scène pour un spectacle il est normal de jouer des rôles, dans la vie réelle, cela peut plutôt nous être préjudiciable et laisser un goût amer chez ceux qui nous entourent. En effet, qui aimerait vivre avec une personne qui passe pour une autre ? Ou qui dissimule ses réels sentiments derrière un sourire par exemple ?
Jésus a été confronté toute sa vie à l’hypocrisie parmi ses ennemis et même ses proches. Il a particulièrement déprécié cette attitude qu’on peut en réalité retrouver chez toute personne qui cherche encore à plaire aux Hommes, ou qui cherche à protéger son image. Nous prendrons d’abord l’exemple de Matthieu 21 v. 23 et s. : « Jésus se rendit dans le temple, et, pendant qu'il enseignait, les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent lui dire : ‘Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t'a donné cette autorité ?’ Jésus leur répondit : ‘Je vous adresserai aussi une question ; et, si vous m'y répondez, je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses.… Le baptême de Jean, d'où venait-il ? du ciel, ou des hommes ?’ Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux ‘Si nous répondons : Du ciel, il nous dira : Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui ? Et si nous répondons : Des hommes, nous avons à craindre la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète.’ Alors ils répondirent à Jésus : ‘Nous ne savons’. Et il leur dit à son tour : ‘Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses’ ».
Ces hommes n’avaient pas approuvé le ministère de Jean-Baptiste qui pourtant avait été envoyé par Dieu. Mais en tant que responsables religieux, ils ne voulaient pas afficher leur mépris devant la foule dont ils cherchaient en même temps l’approbation. En effet, nier le fait que Jean-Baptiste ait été un prophète venu de Dieu serait admettre qu’ils ne servaient pas Dieu ; or ils se faisaient passer eux-mêmes pour des serviteurs de Dieu. L’incohérence de leur attitude allait sauter aux yeux de tous, et au lieu de choisir la voie de la repentance, ils ont voulu conserver leur duplicité. C’est pourquoi, ils ont préféré ne pas répondre à la question de Jésus.
L’hypocrisie ici consistait pour eux à faire croire qu’ils faisaient la volonté de Dieu afin d’obtenir les faveurs du peuple dont ils avaient la charge, alors qu’en réalité ils méprisaient Dieu et tuaient ses prophètes.
Par sa question « Le baptême de Jean, d'où venait-il ? du ciel, ou des hommes ? », Jésus amenait les sacrificateurs à faire un choix : entre l’approbation du ciel (de Dieu) et l’approbation des Hommes. En effet, l’une des racines qui engendre l’hypocrisie c’est la peur des Hommes. Tant que l’on a peur de l’Homme, nous restons tenaillés dans le piège de l’hypocrisie, parce qu’il faudra à chaque fois « jouer un rôle » selon la personne que nous avons en face pour lui plaire et s’attirer ainsi ses faveurs. Il peut s’agir du roi, du peuple, ou d’amis, etc.
Pourtant, c’est un leurre, puisqu’on ne peut suivre deux voies en même temps. L’apôtre Paul a écrit à l’Eglise de Galates : « Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ. » (Galates 1 v. 10). Le Seigneur Jésus lui-même a dit : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l’autre ; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. ». Il poursuit en disant « C'est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus (…) ». (Matthieu 6 v. 24).
Cela dit, on comprend par-là que l’hypocrisie trouve une autre de ses racines dans l’inquiétude du lendemain. Parce que l’on n’est pas sûr que Dieu puisse pouvoir à tous nos besoins, l’on cherche d’autres sources d’approvisionnement, quitte à « jouer des rôles » en plaisant aux Hommes pour avoir un peu de pain. Dans Proverbes 28 v. 21, on lit « Il n’est pas bien d’avoir du parti pris. Pourtant, certains commettent cette injustice en échange d’une bouchée de pain.». L’hypocrite a en réalité un parti pris (lui-même), mais feint d’être des deux côtés de la barque pour masquer sa duplicité et essayer d’avoir les faveurs des deux côtés ; en bref, l’hypocrite veut et le beurre et l’argent du beurre ; il est entre deux et essaie autant que faire se peut d’avoir les privilèges de tous les côtés. Mais Proverbes 28 v. 18 déclare « Celui qui marche dans l'intégrité trouve le salut, Mais celui qui suit deux voies tortueuses tombe dans l'une d'elles. ».
Un autre piège de ce mal, c’est qu’à force de « jouer des rôles », l’hypocrite perd sa vraie identité. Ou alors, il se peut même qu’il use d’hypocrisie parce qu’il ignore justement quelle est sa vraie identité : quand on ne sait pas qui on est, on essaiera d’être un(e) autre car la nature a horreur du vide. C’est le lieu ici de rappeler donc, que notre identité se trouve en Jésus-Christ seul, en qui nous avons été créés : « Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui » (Colossiens 1 : 15-17).
Par ailleurs, on ne peut vivre dans l’hypocrisie et demeurer dans le royaume de Dieu. L’hypocrisie parce qu’elle use de mensonge fait partie de la nature des ténèbres, donc de Satan, et non de la nature d’un fils ou d’une fille de Dieu. En tant que Fils du royaume, l’on ne peut clocher des deux pieds (un dans le royaume de Dieu, et un autre dans le royaume des ténèbres) et espérer à la fin faire partie de la famille de Dieu. Le Seigneur reproche cette attitude à l’Eglise de Laodicée :
« Écris à l'ange de l'Église de Laodicée : Voici ce que dit l'Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu : Je connais tes œuvres. Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant ! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. » (Apocalypse 3 : 14-16).
De même, Josué avait repris Israël en leur demandant de se positionner pour un seul camp spirituel, lui-même ayant choisi de se positionner pour Dieu seul : « Maintenant, craignez l'Eternel, et servez-le avec intégrité et fidélité. Faites disparaître les dieux qu'ont servi vos pères de l'autre côté du fleuve et en Egypte, et servez l'Eternel. Et si vous ne trouvez pas bon de servir l'Eternel, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir, ou les dieux que servaient vos pères au - delà du fleuve, ou les dieux des Amoréens dans le pays desquels vous habitez. Moi et ma maison, nous servirons l'Eternel. » (Josué 24 : 15)
On retrouve le même reproche chez le prophète Élie à l’égard du peuple d’Israël, lorsqu’il s’apprêtait à confronter les prophètes de Baal : « Alors Elie s'approcha de tout le peuple et dit : « Jusqu’à quand aurez-vous un comportement boiteux? Si c'est l'Eternel qui est Dieu, suivez-le ! Si c'est Baal, suivez-le !» (1 Samuel 18 : 21).
Cher (e) ami (e), Jésus t’aime vraiment. Placer sa confiance en Lui seul te mettra à l’abri du piège de la duplicité qui bien souvent n’est le résultat que de peurs intérieures. Pourtant, l’hypocrisie fait mal : à Dieu d’abord, à nous-mêmes ensuite, et enfin à notre prochain à qui nous mentons. C’est une véritable maladie héritée du péché d’Adam, dont Jésus nous a lavé par Son sang. Mais pour s’approprier cette nouvelle nature en Christ, il faut laisser le Saint-Esprit nous laver par la Parole de Dieu, se l’approprier, y placer sa foi, et ne pas fuir les différentes épreuves qui se présenteront afin de révéler si oui non nous avons encore peur du regard de l’Homme, si oui ou non il existe encore en nous des séquelles de cette maladie qu’est l’hypocrisie.
Courage, tu peux y arriver.
Estelle.
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