LA SAINTE CONVOCATION.
- Estelle Ndjengue.
- 1 août 2022
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Lévitiques 23 v. 1-3 : « 1L'Éternel parla à Moïse, et dit :2Parle aux enfants d'Israël, et tu leur diras : Les fêtes de l'Éternel, que vous publierez, seront de saintes convocations. Voici quelles sont mes fêtes. 3On travaillera six jours ; mais le septième jour est le sabbat, le jour du repos : il y aura une sainte convocation. Vous ne ferez aucun ouvrage : c'est le sabbat de l'Éternel, dans toutes vos demeures. »
Dieu a fait alliance avec son peuple, et révèle au fur et à mesure à celui-ci sa consistance. Parmi les éléments de cette alliance, le Seigneur instaure des fêtes, au premier rang desquelles il cite le « sabbat ». A la lecture du passage ci-dessus, on relève au moins trois éléments caractéristiques de ce « sabbat » :
- il correspond au septième jour de la semaine ;
- c’est un jour de repos, au cours duquel il ne faudra pas faire d’ouvrage ;
- c’est un jour de sainte convocation ; en ce jour, l’assemblée de Dieu se réunit en son honneur pour le célébrer obligatoirement, puisque d’une part c’est une convocation (prière adressée à une personne de manière impérative afin qu’elle vienne quelque part, en particulier auprès de soi)[1] ; et d’autre part, c’est un jour de fête. La version « Parole vivante» traduit ainsi : « ce jour-là est mis à part pour vous réunir en mon honneur ». « Français courant » est encore plus explicite: « le septième jour est le sabbat, le jour du repos mis à part pour que vous vous rassembliez en mon honneur. Vous ne devez faire aucun travail pendant le sabbat, mais me consacrer ce jour, quel que soit l’endroit où vous habitez.»
Sur ce troisième point particulièrement, nous comprenons que Dieu a prévu un jour de la semaine, le dernier, pour qu’il lui soit consacré, pour que son peuple se rassemble pour le célébrer, en fête. Les enfants de Dieu doivent répondre à cette sainte convocation quelque soit le lieu de leur demeure. Nous ne pouvons donc pas être enfant de Dieu et rechigner de se rendre au lieu de culte sous prétexte que c’est trop loin par exemple, dans la mesure où il nous est quand même possible de nous déplacer. Le jour de célébration de culte à Dieu fait partie de son alliance ; en acceptant Jésus-Christ comme notre Seigneur et sauveur, nous nous sommes engagés aussi à honorer sa convocation le jour de sabbat. L’importance de ce jour est si palpable dès le commencement, longtemps avant l’instauration de la loi mosaïque.
Genèse 1 v. 2-3 : « 2Le septième jour, Dieu mit un terme à son travail de création. Il se reposa de toute son activité le septième jour. 3Dieu bénit le septième jour et en fit un jour saint, parce que ce jour-là il se reposa de toute son activité, de tout ce qu'il avait créé. »
Dieu se fatigue-t-il au point d'avoir besoin d'un jour de repos ?
Le prophète Esaïe déclare ceci :
Esaïe 40 v. 28 : « Ne le sais-tu pas ? Ne l’as-tu pas appris ? C’est le Dieu d’éternité, l’Eternel, qui a crée les extrémités de la terre ; il ne se fatigue point, il ne se lasse point ; on ne peut sonder son intelligence. »
Par ailleurs, le Seigneur Jésus, au moment où on lui reprochait d’exercer son ministère le jour du sabbat, répondit que son père travaille jusqu’à ce jour, alors, lui aussi travaille.
Jean 5 v. 15-17 : « 15Cet homme s'en alla annoncer aux Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri. 16C'est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus [et cherchaient à le faire mourir], parce qu'il avait fait cela le jour du sabbat. 17Cependant, Jésus leur répondit : « Mon Père est à l'œuvre jusqu'à présent ; moi aussi, je suis à l'œuvre. »
Dès lors, y aurait-il une contradiction entre Genèse 2 v. 2-3 (Dieu se reposa le septième jour de toute son œuvre créatrice) et Jean 5 v. 17 (Mon Père est à l’œuvre jusqu’à présent)?
NON.
Si l’on considère que le sabbat est un jour de fête conformément à Lévitique 23 v. 1-3, il faudrait plutôt se réjouir de ce que Dieu envoie sa guérison sur des malades le jour du sabbat. Un jour de fête est un jour de joie où celui en l’honneur de qui la célébration est faite libère des grâces. Les rois agissent généralement de cette manière ; ils se plaisent à faire des faveurs dans leurs royaumes lors de la célébration de grandes fêtes qui touchent leurs communautés. Souvenons-nous par exemple du roi Assuérus qui lors de son mariage avec la reine Esther avait soulagé les provinces de son empire par des dispenses d’impôts et des cadeaux :
Esther 2 v. 17-18 : « 17Le roi préféra Esther à toutes les autres femmes, elle gagna ses faveurs et sa sympathie plus que toutes les autres jeunes filles. Il mit la couronne royale sur sa tête et la proclama reine à la place de Vasthi. 18Le roi organisa un grand banquet pour tous ses princes et serviteurs, et ce en l'honneur d'Esther. Il accorda aussi des dispenses d’impôts aux provinces et distribua des cadeaux avec une générosité toute royale. »
La célébration du culte en l’honneur de Jésus-Christ ressemble aussi à cela. Dieu pendant son sabbat déverse ses bénédictions sur son peuple sur les domaines de la santé, de la vie sociale, de la vie financière et pleins d’autres encore. Il n’est donc pas étonnant que le Père soit encore à l’œuvre dans ce sens le jour de sabbat, jour de fête. La guérison d’une personne malade ne lui donne-t-elle pas l’occasion de se réjouir davantage de Dieu ? Dieu œuvre le jour du sabbat en bénissant son peuple, afin que des actions de grâce et des cris de joie se multiplient dans ses assemblés lors du culte en son honneur. Le sabbat est un repos dans le sens où il est réservé pour que Dieu et son peuple se rencontrent dans un temps d’intimité, pour que Christ en tant qu’Epoux – ou plus précisément fiancé car les noces de l’agneau auront lieu lorsqu’il reviendra – et son Epouse l’Eglise, son corps, se retrouvent dans un moment d’intimité. C’est aussi là où il la nourrit et la purifie, par sa parole.
Or l’Eglise étant faite de pierres vivantes, si ceux qui en sont les membres ne répondent à cette sainte convocation, comment se sentira le Roi ? Quelle image lui renvoyons-nous ? Quelle image renvoyons-nous par ailleurs au monde qui nous regarde ?
Une belle illustration peut être trouvée dans le livre d’Esther (chapitre 1er), par rapport aux circonstances dans lesquelles cette dernière devint reine de Perse et de Médie :
- La troisième année de son règne, Assuérus fit un grand festin pendant 180 jours ; il montra la richesse de la gloire de son royaume, et l’éclatante magnificence de sa grandeur (v. 1-4);
➡️ le jour de la fête de sabbat, le Roi Jésus-Christ veut que nous contemplions avec lui sa gloire, la richesse de tout son royaume, la grande famille universelle des enfants de Dieu qu’il a rachetés par son sang ; c’est un jour où il veut que l’on se pose un moment pour nous montrer aussi la magnificence de sa grandeur ;
- Au bout de ces 180 jours de festivités, le roi Assuérus fit un nouveau un festin pendant sept jours dans la cour royale, mais exclusivement pour ceux qui étaient à Suze la capitale (v. 5). La fête est donc restreinte ici à une localité précise de l’empire :
➡️ Dieu parcourt toutes ses églises lors du jour de son culte, et il s’intéresse particulièrement à la fête que chacune de ces églises locales organise en son honneur. Jésus est dans les détails de ses différentes assemblées ; voyons d’ailleurs qu’il avait pris la peine d’écrire à chacune des sept églises pour faire un bilan de leur vie spirituelle, dans le livre d’Apocalypse 2 et 3[2] ;
- Le septième jour, placé dans de joyeuses dispositions par le vin, le roi Assuérus ordonna à ses sept eunuques qui étaient à son service, de faire venir devant lui la reine Vasthi, coiffée de la couronne royale, pour montrer sa beauté aux peuples et aux princes (v. 10-11) :
➡️ le septième jour du sabbat, lors de la célébration du culte en son honneur, le Roi Jésus-Christ veut présenter devant les peuples et les seigneurs la beauté de son épouse, l’Eglise. Le livre d’Hébreux 12 v. 1 dit en effet que nous sommes entourés d’une grande nuée de témoins, en parlant de ceux qui nous ont précédé dans les cieux, et qui ont aussi été des modèles de foi, comme s’ils nous regardaient aussi de là-haut[3].
Mais si les membres de l'église de Christ refusent comme Vasthi de répondre à la sainte convocation du Roi Jésus, cela signifie qu’elle-même ne comprend pas l’enjeu de ce jour de célébration en l’honneur de son roi, et en son honneur aussi. C’est comme une femme qui refuse de se joindre à la fête de son mariage alors que son époux l’y convie et l’attend. Imaginez à ce moment-là la tête des invités. Ce serait une grande honte😔, un grand mépris contre la personne de l’époux. On n’est donc pas étonné que Vasthi ait été finalement répudiée, ce qui laissa la place à la reine Esther, plus respectueuse de son statut d’épouse et de reine.
Refuser de répondre à la convocation de Dieu dans le cadre de son sabbat est une offense, une violation de l’alliance que nous avons avec Lui. Le résultat en fin de compte, si l’attitude persiste, risque déboucher sur le rejet car nous lui montrons ainsi le peu de considération que nous avons pour lui.
Luc 14 v. 16-21
« 16Et Jésus lui répondit : Un homme donna un grand souper, et il invita beaucoup de gens.17A l'heure du souper, il envoya son serviteur dire aux conviés : Venez, car tout est déjà prêt. 18Mais tous unanimement se mirent à s'excuser. Le premier lui dit : J'ai acheté un champ, et je suis obligé d'aller le voir ; excuse-moi, je te prie.19Un autre dit : J'ai acheté cinq paires de bœufs, et je vais les essayer ; excuse-moi, je te prie.20Un autre dit : Je viens de me marier, et c'est pourquoi je ne puis aller.
21Le serviteur, de retour, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison irrité dit à son serviteur : Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. 22Le serviteur dit : Maître, ce que tu as ordonné a été fait, et il y a encore de la place.
23Et le maître dit au serviteur : Va dans les chemins et le long des haies, et ceux que tu trouveras, contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie. 24Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon souper. ».
Ne soyons pas de ceux qui méprisent l’invitation du Roi des rois, mais allons dans la joie célébrer son Nom, dans la communion fraternelle, avec tous les autres rachetés de Dieu. Le Seigneur Jésus prend plaisir à vivre ce moment intime avec son corps.
Psaume 133 : « 1Chant des montées, de David. Oh ! Qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble ! 2C’est comme l’huile précieuse versée sur la tête qui descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, et sur le col de ses vêtements. 3C’est comme la rosée de l’Hermon qui descend sur les hauteurs de Sion. En effet, c’est là que l’Eternel envoie la bénédiction, la vie, pour l’éternité. »
Prière : Seigneur Jésus aide-moi à honorer toujours tes saintes convocations, en particulier le jour consacré à te rendre un culte en assemblée. Amen.
[1] Voir définition de "convoquer" dans "larousse" en ligne : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/convoquer/19029#:~:text=1.,se%20r%C3%A9unir%20%3A%20Convoquer%20un%20concile.&text=2.,police%20a%20convoqu%C3%A9%20les%20t%C3%A9moins.
[2] Une lettre avait été envoyée à chacune des églises à Ephèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie, et à Laodicée.
[3] Hébreux 12 v. 1 : « Nous donc aussi, puisque nous sommes entourés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée. »
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