2 Corinthiens 5
> v. 10: "Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu'il aura fait, étant en son corps".
> v.15-16: "Et il [Christ] est mort pour tous, afin que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. C'est pourquoi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair; si même nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi".
L'être humain a une très forte tendance à juger: l'on se juge soi-même, l'on juge les autres et l'on juge même Dieu! Or tout jugement s'opère sur la base d'une loi; elle constitue le critère qui va déterminer la justesse des actions ou des comportements que le juge apprécie. De ce fait, tout juge a des attentes précises, de telle sorte que si l'attitude de la personne jugée ne répond pas à ces attentes, ce dernier prononce une condamnation; à l'inverse la personne jugée sera louée si elle agit selon les critères du juge. Un tel sera donc jugé bon ou mauvais selon les attentes ou les critères de la personne qui le juge.
Dans le v.16 de sa deuxième lettre à l'Église de Corinth au chapitre 5, l'apôtre Paul déclare "(...) nous ne connaissons personne selon la chair; si même nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi". La version Parole Vivante de la Bible dit "C'est pourquoi nous ne jugeons plus personne d'après les critères purement extérieurs à la manière du monde. Autrefois, notre jugement sur le Christ lui-même se basait sur son apparence extérieure; ce que nous pensions de Lui s'inspirait des points de vue du monde (...)".
C'est dans ce sens que certains ont jugé le Fils de Dieu, en disant de Lui: "Cet homme ne chasse les démons que par Béelzébul, prince des démons", prenant de ce fait Jésus pour un agent du diable, voire un possédé (Matthieu 12:24). Après leur avoir répondu que Satan ne peut chasser Satan, le Seigneur ajoute: "Et si moi, je chasse les démons par Béelzébul, vos fils, par qui les chassent-ils? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges".
Lorsqu'étant imparfaits, nous nous permettons de juger le Dieu parfait - le juste juge - fatalement, nous nous érigerons en juges à l'égard de notre prochain. Deux exemples dans la Bible attestent cette réalité.
1. Le premier est celui du Pharisien qui étant dans le temple pour adorer, se met à juger dans son cœur le péager (publicain) qui se trouvait à côté de lui:
>> Luc 18 v. 11 et s.: "Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: Ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant: Ô Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur!"
C'est une attitude qui déplaît fortement au Saint-Esprit; si nous étions capables de juger autrui, nous aurions aussi pu aller à la croix pour sauver cette personne de ses péchés; or pour cela il nous aurait fallu avoir un sang pur, exempt de tout péché. Ce qui n'est pas le cas. Juger autrui nous prive par ailleurs de la grâce divine, comme le non pardon nous prive du pardon de Dieu (Matthieu 6 v. 15 : "mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses."). En effet, voyons ce que Jésus dit à propos du pharisien orgueilleux et du péager humble : "Je vous le dis, celui-ci [péager] descendit dans sa maison justifié, plutôt que l'autre [pharisien]. Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé" (Luc 18:14).
2. Le second est celui d'un fils aîné qui mécontent de son frère, reprochait à son père d'avoir organisé une fête en son honneur à l'occasion de son retour.
>> Luc 15 v. 28-32: "(...) il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père sortit, et le pria d'entrer. Mais il répondit à son père: Voici, il y a tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis. Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c'est pour lui que tu as tué le veau gras! Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi; mais il fallait bien s'égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu'il est revenu à la vie, parce qu'il était perdu et qu'il est retrouvé."
Ce fils avait jugé l'attitude de son père qui pourtant avait gracié son autre fils pécheur, et par là-même, avait jugé son frère. En conséquence il refusa d'entrer dans la salle de réjouissances. C'est ainsi que nous nous privons nous-mêmes de la grâce et la joie que procure la Vie en Jésus-Christ lorsque nous jugeons Dieu et/ou autrui.
Prière 🙏
Père céleste, je te prie de me pardonner les fois où j'ai pris ta place en te jugeant, en me jugeant moi-même ou en jugeant mon prochain. Que ta grâce abonde en moi par la révélation de ton amour 💓.
Au nom de Jésus-Christ, je prie.
Amen.
Courage cher.e ami.e, Dieu t'aimera toujours même dans tes faiblesses. Il ne t'abandonnera jamais. 😉
Estelle Ndjengue
Comments