II-L'URGENCE DE GUERIR DU MAL
La jalousie d’une mère vis-à-vis de sa fille fait au moins deux victimes principales : la mère elle-même (A), et sa fille qu’elle jalouse (B) ; mais il faut également tenir compte des victimes collatérales qui peuvent être le père, le gendre, les petits-enfants, voire les frères et sœurs, etc.
A- La guérison de la mère jalouse
En tant que mère, si vous souffrez de ce problème, il faudrait comprendre à l’aide du Saint-Esprit les véritables raisons qui vous poussent à envier vos enfants. C’est la racine même du mal. Or une fois que la racine est ôtée, la guérison est possible. Comme nous l’avons indiqué au tout début[1], la jalousie se caractérise par une insécurité liée à la peur de perdre quelque chose que nous considérons comme important. Or en Christ Jésus, nous sommes tous appelés à mourir à nous-mêmes pour ressusciter, c'est-à-dire à perdre ce qui nous est cher pour laisser le Saint-Esprit de Dieu régner concrètement en nous. Rien de ce que vous avez, et même si c’est Dieu Lui-même qui vous l’a donné, n'échappera à l’étape “mort-résurrection”. C’est Dieu qui avait donné Isaac à Abraham et Sarah en tant que fils de la promesse de devenir père et mère d’une multitude de nations. Mais c’est encore Dieu qui demanda à Abraham de lui sacrifier son fils unique pour lui prouver son amour[2]. En obéissant, Abraham démontra qu’il aimait Dieu plus que son propre fils. De même, il est important que nous apprenions à aimer Dieu plus que tout ce que nous valorisons ici-bas : objets, relations affectives, réussite sociale, biens matériels, valeurs morales, etc. En effet, tout ce que vous aimeriez plus que Dieu deviendra automatiquement une idole contre vous. Or c’est justement parce que nous idolâtrons une chose ou une personne que nous tombons sous le coup de la jalousie. Tout ce que vous idolâtrez sera exploitable par Satan pour susciter en vous de l’envie contre autrui.
(Nb : les prénoms de ces cas pratiques sont imaginaires)
Exemple 1 : Anne aime bien le sport et a toujours rêvé d'être championne du saut à la corde. Malgré tout son investissement, elle ne réussit pas à réaliser son rêve. Sa fille Blandine hérita de la passion de sa mère, et réussit quant à elle à devenir un jour championne. Au départ Anne était très fière de sa fille. Mais peu après, le succès de cette dernière commença à rejaillir sur ses propres échecs, et petit à petit, Anne laissa un sentiment d’envie s’emparer de son cœur. Elle n’arrivait plus à se réjouir du succès de Blandine et finalement elle devint secrètement l’ennemie de sa propre fille.
En réalité, Anne s’est laissé embarquer par de mauvais sentiments parce que le rêve de devenir championne du saut à la corde était une idole pour elle. Si elle avait laissé Dieu la consoler de son échec et avait fait de Lui la personne la plus importante de sa vie, elle n'aurait jamais laissé cet échec la rendre amer. Autrement dit, voilà deux questions auxquelles Anne était invitée à répondre pour commencer à sortir de la jalousie : « suis-je prête à renoncer à mes ambitions personnelles pour Dieu ? Suis-je prête à voir quelqu’un d’autre jouir de la place dont j’ai tant rêvé sachant que Dieu a toujours de grands plans pour ma vie ? »
Exemple 2 : Clarisse a toujours désiré trouver ce qu’elle appelle “le prince charmant”. Elle était obsédée depuis toute jeune, par l’idée d’avoir un mari qui la chouchoute, avec leurs enfants toujours à ses côtés. Cependant Clarisse n’a pas eu un mariage heureux. Son mari la dévalorisait constamment, et elle ne peut pas dire qu’elle a été épanouie dans son foyer.
Plus tard, Deborah la fille de Clarisse, se marie. Contrairement à sa mère, elle eut la grâce de tomber sur un homme qui l’aime vraiment, la chérie et prend soin d’elle au quotidien. Deborah se sent heureuse dans son foyer. En voyant sa fille nager dans le bonheur, Clarisse est mitigée entre deux sentiments : se réjouir de voir que sa fille ne souffre pas comme elle a souffert dans son propre foyer, et désirer à ses côtés un homme comme le mari de sa fille qui prendrait soin d’elle. Finalement, Clarisse bascule dans le second sentiment, en se demandant amèrement pourquoi Dieu avait béni sa fille plutôt qu’elle alors que c’est elle la mère.
En réalité, Clarisse n'était pas « morte » à l’idée d’avoir un foyer tout cocooning. Même si ce qu’elle a vécu est triste, il n’en reste pas moins qu’avoir une famille était une obsession pour elle. C’était une idole dans son cœur de telle sorte qu’elle considérait que sa vie n’avait plus beaucoup de sens si elle n’avait pas “un bon mari”, et des “enfants à ses côtés".
Lorsque vous êtes dans ce cas de figure, le Saint-Esprit de Dieu va vous faire passer par des situations qui briseront votre égo, votre chair, au point que vous soyez prêts à aimer Dieu malgré tout, même s’il vous fallait renoncer à l’idée d’avoir ce foyer cocooning tant rêvé. Ce n’est qu’une fois que vous serez restauré sur ce point que vous serez sûre que votre bénédiction du mariage ne s’accompagnera d’aucun chagrin. La question que Dieu poserait donc à Clarisse est la suivante : « M’aimes-tu plus que la famille dont tu rêves ? »
Abraham avait relevé ce défi, puisque renoncer à Isaac, c’était renoncer à l’unique possibilité de devenir le père des nations conformément à la promesse que Dieu lui avait faite, de lui susciter une descendance en Isaac[3].
Exemple 3 : Emelyne n’a pas fait de grandes études scolaires, mais elle a eu la grâce d’avoir des enfants comme Fanta, sa fille, qui ont pu briller dans ce domaine. Plus tard, Fanta devient une “grande dame”. Avec sa formation, elle a pu travailler dans des hautes sphères de la société. Beaucoup de personnes la connaissent et louent ses compétences. Fanta est une femme connue et appréciée pour ses qualités professionnelles et personnelles.
C’est la vie dont Emelyne a toujours rêvé, elle qui a toujours aimé la popularité, les éloges, et le pouvoir. Dans son esprit, elle se dit que « Fanta est trop bénie et pas elle ». Elle estime même que si elle n’a pas réussi à percer socialement, sa fille ne devrait pas non plus. Être la mère de cette « grande dame » ne lui suffit pas. Elle désire carrément la bénédiction de Fanta, ou pour être plus précis, elle veut s'approprier la gloire de Dieu dans la vie de Fanta.
A cause de l’idole de la vaine gloire du monde, Emelyne ne supporte pas que certains - y compris sa propre fille - soient élevés et non elle. Pour guérir, Emelyne doit apprendre à renoncer au monde ; elle doit apprendre à élever les autres, conformément à ces paroles de Dieu :
“(…) Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur” (Matthieu 20 : 26)
“Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes.” (Philippiens 2 : 3)
Exemple 4 : Grace est une belle femme et elle a toujours été habituée à des compliments sur son physique. Hélène sa fille grandit et devient de plus en plus belle comme sa mère. Sauf que cette dernière se sent dérangée par la beauté physique de sa fille qui elle aussi commence à attirer beaucoup d’éloges.
Dans ce cas de figure, la beauté physique est une idole pour Grace, et elle a peur de se voir « ravir la vedette ». Elle se met donc à envier Hélène. Pour sortir de cette jalousie, Grace doit comprendre pourquoi est-ce qu’elle s’accroche tant à son physique. Il se peut que les regards des autres la rassurent par rapport à une peur intérieure. Il se peut aussi que Grace soit tout simplement en recherche d’affection, et le fait qu’elle reçoive beaucoup d’éloges son physique lui donne le sentiment d’être aimée. Pour guérir, Grace doit accepter que seul l’amour de Jésus puisse la combler. C’est lui qui est la source de tout ce que nous recherchons. Par ailleurs, Grace doit aussi savoir qu’elle est une belle créature de Dieu peu importe ce que les gens pensent. C’est Dieu qui l’a créé et non les hommes, et ce qu’il fait est parfait ; elle n'a donc pas besoin de se comparer à autrui :
Psaume 139 v. 13-14 : “13C'est toi qui as formé mes reins, Qui m'as tissé dans le sein de ma mère. 14Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, Et mon âme le reconnaît bien.”
Exemple 5 : Xaviera est une maman qui aime beaucoup cuisiner pour les gens. Elle aime que ses mets soient appréciés à table. C’est un véritable cordon bleu en effet, et la cuisine est une passion pour elle. Elle préfère elle-même la faire plutôt que de laisser la main à ses enfants, même s’ils sont déjà grands. Visiblement, ça ne la dérange pas de rester au fourneau malgré qu’eux-mêmes puissent se faire à manger. Un jour, elle dût s’absenter pour un voyage de quelques jours. Il fallait donc que quelqu’un d’autre nourrisse la famille, ou si vous voulez "joue la maman” pendant un temps. C’est ce qu’a fait Yvette, l’une des filles de Xaviera. Sa mère la laissait très peu cuisiner. En vérité, personne n’osait prendre les casseroles pour faire à manger à tout le monde, tellement Maman voulait s’occuper de tout à la cuisine. On l’avait donc laissé faire, ne voulant pas la contrarier. Mais au retour de son voyage, Xaviera apprend de tous que Yvette avait très bien fait à manger, et qu’on ignorait que c’était une si excellente cuisinière. Il a fallu l’absence de sa mère pour que son talent soit enfin révélé. Tout le monde réclamait régulièrement le poisson qu’elle avait cuisiné ainsi que sa recette. Xaviera sourit au début ; mais très vite, elle commence à avoir le même sentiment que le roi Saül vis-à-vis de David :
1 Samuel 18 v. 7-9 : “7Les femmes qui chantaient se répondaient les unes aux autres en disant : « Saül a frappé ses 1000, et David ses 10'000. » 8Saül fut très irrité, il prit très mal la situation. Il dit : « On en donne 10'000 à David, et c'est à moi que l'on donne les 1000 ! Il ne lui manque plus que la royauté ! » 9Saül regarda David avec malveillance à partir de ce jour et par la suite.”
Xaviera avait fait de la cuisine une idole. Elle aimait faire goûter ses plats, car cela lui valait des compliments par ci par là. Mais en réalité, en nourrissant les autres, c’est son égo que Xaviera cherchait à nourrir. Aussi, lorsque sa fille reçut à son tour des éloges, Xaviera se sentit menacée. Elle avait peur que les regards se tournent désormais vers Yvette, et qu’on l'oublie. Le fait de « mourir à son don culinaire » était ici la voie de guérison qu’il lui fallait. Xaviera devait utiliser son don pour glorifier Dieu et non pour attirer les regards vers elle. Chaque fois que vous exercez un don pour attirer les regards, vous deviendrez automatiquement jaloux une fois que ces regards se tournent vers un autre. Or en fixant les regards sur Dieu, vous vous effacez, de telle sorte que désormais, qu’on vous regarde ou pas, vous demeurez dans la joie de Dieu. La jalousie ne peut donc plus vous happer.
Voilà quelques exemples de situations que beaucoup vivent réellement au quotidien. Là où certains peuvent trouver ces attitudes ridicules au point de ne pas y croire, il est important de les exposer parce qu’elles sont réelles, et qu’à cause des non-dits, de nombreuses personnes blessées souffrent en silence. En un mot, pour sortir de la jalousie maternelle (ce qui peut s'appliquer à toutes formes de jalousie dans nos rapports sociaux), il faut trouver ce qui constitue l’idole dans votre cœur, et trouver ensuite une parole dans la bible qui corresponde à cette idole, en demandant au Saint-Esprit de vous conduire sur le passage précis.
Psaume 107 v. 20 : "Il envoya sa parole et les guérit, Il les fit échapper de la fosse."
Une fois que vous aurez reçu la parole qui correspond à votre situation, priez dessus, confessez-là constamment, et mettez-y de la foi. Par ailleurs, en tant que mère, bénissez vos enfants, en particulier ceux vis-à-vis de qui vous ressentez éventuellement de la jalousie. Plus nous bénissons les personnes que nous envions, plus l’envie disparaît car l’esprit de jalousie ne supporte pas que les autres soient élevés. C’est d’ailleurs pourquoi il est rebelle à Dieu, car en Dieu, nous sommes appelés à élever les autres.
Rien ne peut tenir devant la puissance de la croix de Jésus ; alors croyez que c’est possible de sortir de la jalousie.
Prière : Père céleste, merci de me guérir des tendance jalouses contre ma propre fille. Je crois que tu m’aimes tout autant qu'elle, et que tu n’as pas dit ton dernier mot sur ma vie. Je renonce à cette idole (citez-là) que tu m’as permis d’identifier, et je décide de me concentrer sur ce toi tu penses de moi. Au nom de Jésus-Christ. Amen.
[1] Voir première partie "I-L’urgence d’identifier le mal"
[2] Genèse 22 v. 2 : "Dieu dit : prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va t-en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai".
[3] Genèse 21 v. 10-12 : “10Alors elle dit à Abraham : « Chasse cette esclave et son fils, car le fils de cette esclave n'héritera pas avec mon fils, avec Isaac. » 11Cette parole déplut beaucoup à Abraham parce que c’était son fils. 12Cependant, Dieu dit à Abraham : « Que cela ne te déplaise pas à cause de l'enfant et de ton esclave. Quoi que te dise Sara, écoute-la, car *c'est par Isaac qu’une descendance te sera assurée.”
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